Page:Feydeau - La Puce à l’oreille, 1910.djvu/46

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Camille à revenir au 3. À ce moment, dos au public, de la main gauche elle fait un violent pinçon dans la hanche gauche de Camille et sort de l’air le plus imperturbablement sainte-nitouche.

CAMILLE, projeté en avant par la douleur.

Oh !

RAYMONDE et LUCIENNE, sursautant.

Quoi ?

CAMILLE, pendant qu’Antoinette sort.

Rien, rien !… Dans la hanche, une douleur aiguë qui m’a fait sursauter.

RAYMONDE.

Aha !… C’est rhumatismal, ça.

CAMILLE, se frottant la hanche tout en gagnant à droite avec des courbettes, à reculons.

C’est… c’est rhumatismal ! évidemment.

RAYMONDE.

Évidemment !

CAMILLE.

Je vais continuer mon travail par là… (Saluant.) Madame… (Arrivé à la porte.) Mes hommages !

Il sort. Les deux femmes le regardent sortir ; puis, aussitôt qu’il a disparu, éclatent de rire.

LUCIENNE.

Ah ! non, je t’admire de comprendre un mot de son langage.

Raymonde, malicieusement.

C’est pour ça que tu me regardais, hein ?

LUCIENNE.

Oui.

RAYMONDE.

Qu’est-ce que tu veux : la force de l’habitude,