Page:Feydeau - Les Célèbres.djvu/9

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

j’avais de grandes dispositions : Un jour j’ai fait Capoul dans Paul et Virginie ! Tout le monde s’est écrié : « C’est craché ! c’est craché !… Littré en costume de bain ! » On l’a montré à un peintre ! il s’est écrié : « Voilà un impressionniste !… » et il m’a fait entrer chez un photographe. Mais moi, je n’y suis pas resté parce qu’en fait d’art, j’ai mes principes ! Ainsi mon fils voulait être auteur… je l’en ai empêché. Je lui ai dit : « Mon fils, je ne comprends que l’on fasse du théâtre… que lorsqu’on s’appelle Augier, Labiche ou Dumas ! » Vous ne savez pas ce qu’il m’a répondu : « Mais, mon père, ils ne se sont pas toujours appelés Augier, Labiche ou Dumas ! » C’est d’un naïf ! « Mais toujours mon fils !… depuis leur naissance ! » Alors il a cru me coller en me disant : « Cependant, si leurs parents les avaient empêchés d’écrire… ? » Mais je lui ai répondu : « Mon fils, soyez persuadé que leurs parents les auraient empêchés d’écrire… s’ils ne s’étaient pas appelés Augier, Labiche ou Dumas ! » Ça l’a cloué ! V’lan !

C’est égal, si j’avais seulement un nom… j’en ai bien un, je m’appelle Mercure ! mais si j’avais un nom connu… Ah ! vous verriez comme je serais célèbre… Je l’ai frô-