Page:Feydeau - On purge bébé !, 1910.djvu/47

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Julie

Résultat : Bébé ne va pas et on est obligé de le purger.

Follavoine

Eh ! bien, oui, mon Dieu, c’est embêtant ; mais il n’en mourra pas.

Julie, à ce mot, se dresse, révoltée.

Mais je l’espère bien qu’il n’en mourra pas ! Ah ! bien, merci ! (Fonçant sur son mari et le secouant.) Mais c’est monstrueux, ce que tu dis là !… « Il n’en mourra pas ! » en parlant de ton fils ! Mais c’est ton enfant, tu sais ! Tu n’as pas l’air de t’en douter ; il est de toi !

Follavoine

Mais je l’espère bien !

Julie

Je ne suis pas comme madame Chouilloux, moi ! Je ne fais pas faire ton ouvrage par mes petits cousins !

Follavoine

Ah ! tiens, laisse-moi tranquille !

Julie, redescendant et gagnant la droite.

Quand j’ai un enfant, moi, il est de mon mari !

Follavoine

Mais qui est-ce qui te dit le contraire ?

Julie, s’asseyant sur le fauteuil devant la table.

Ah ! c’est que c’est si peu d’un père, ta façon d’être ! Tiens, tu mériterais qu’il ne fût pas de toi, ton fils !

Follavoine, haussant les épaules.

Oh ! tu es bête !