Page:Feydeau - Tailleur pour dames.djvu/60

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Pomponnette.

La facture des toilettes que madame Durand m’a livrées.

Moulineaux.

Ah ! parfaitement, madame Durand… C’est la couturière !

Aubin.

Vous ne la connaissez donc pas ?…

Moulineaux, vivement.

Comment donc, si fait… si je la connais, cette bonne madame Durand… c’est mon associée ! (À part.) Bassinet aurait pu me dire qu’elle n’avait pas emmené sa clientèle… Ce sera gai, s’il en vient beaucoup comme ça !

Pomponnette.

Ah ! bien ! si vous êtes son associé… je puis m’adresser à vous… Je suis mademoiselle Pomponnette.

Moulineaux, après un temps.

Il n’y a pas de mal à ça.

Pomponnette.

Je voudrais que vous me fissiez une diminution sur ma facture… Vous me comptez beaucoup trop cher !

Moulineaux.

Comment donc ? tant que vous voudrez ! (À part.) Pour ce que cela me coûte !… ça la fera filer.

Il tire un crayon de sa poche.
Pomponnette, lui montrant sa facture.

Tenez, voyez… Trois cent quarante francs, c’est énorme pour la petite toilette que vous m’avez faite… Vous savez, la toilette en crêpe de chine ?

Moulineaux.

Parfaitement… En crêpe de chine… Je la vois… je la vois, votre chine.