Page:Feydeau - Un fil à la patte, 1903.djvu/195

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Bois-d’Enghien.

Oh ! voyons !

Lucette.

Et quand je pense… quand je pense que tout cela va m’être enlevé. Oh ! non, non, je ne veux pas… je ne veux pas !… (Elle l’a saisi n’importe comment par le cou, ce qui le fait glisser à terre, tandis qu’elle se laisse tomber assise sur le canapé, paralysant ses mouvements en le tenant toujours par le cou.) Mon Fernand, je t’aime, je t’aime, je t’aime. (Elle finit par le crier.)

Bois-d’Enghien, affolé.

Mais tais-toi donc ! mais tais-toi donc ! Tu vas faire venir !

Lucette, criant.

Ça m’est égal ! qu’on vienne !… On verra que je t’aime. Oh ! mon Fernand ! je t’aime, je t’aime !… (Elle sonne, la main droite appuyée sur le timbre électrique qui retentit tant et plus.)

Bois-d’Enghien, à genoux et toujours tenu par le cou, perdant la tête.

Allons, bon ! le téléphone, à présent !… On sonne au téléphone ! Oh ! la, la !… mais tais-toi donc ! tais-toi donc !

(Pendant tout ce qui précède, cris continus de Lucette.)
Voix au dehors.

Qu’est-ce qu’il y a ? Ouvrez !