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en voulait bien plus à ses opinions politiques. L’accusation partait de Leipzig, et là un homme puissant avait dit qu’avant un an Fichte serait déposé et exilé. Le gouvernement de Dresde décida qu’on interdirait l’université de Jena, si le crime n’était puni. Les principales cours de l’Allemagne adhérèrent à cette disposition. Le gouvernement de Weimar désirait terminer l’affaire par une admonition publique adressée aux accusés. Fichte, qui voulait une absolution honorable ou une condamnation éclatante, donna sa démission. Il fut vivement persécuté et se trouva sans asile dans les pays saxons.

Un élève de Frédéric-le-Grand, le ministre Dohm lui fit conseiller de chercher un refuge en Prusse. Il s’établit à Berlin et y termina son ouvrage sur La destination de l’Homme[1]. Il se livra dans ce nouveau séjour à plusieurs travaux importans, et fut en 1805 nommé professeur de philosophie à Erlangen. Pendant les guerres des Français il fut obligé de se retirer à Kœnigsberg où il continua ses leçons dans lesquelles il excitait les jeunes gens à se dévouer pour la patrie et la liberté. Ce fut en 1808 et au milieu des Français campés dans

  1. Cet ouvrage est traduit en Français, et sera bientôt publié.