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la capitale, qu’il prononça ses discours adressés à la nation allemande, dans lesquels il annonça le combat du bon principe contre le mauvais[1]. À la paix il revint à Berlin et en 1809 fut nommé professeur de philosophie et recteur de la nouvelle université établie dans cette ville.

Il s’occupa de la publication de plusieurs ouvrages et travailla surtout à mettre sa philosophie à la portée de tous les hommes. C’est dans ce but qu’il cherchait souvent l’occasion de causer avec des paysans, avec des ouvriers, et tous disaient que jamais ils n’avaient rencontré un homme qui parlât d’une manière plus claire.

En 1812 il se réjouit avec toute l’Allemagne de l’issue de l’expédition de Russie et de la chute de Napoléon. Il redoubla de zèle et d’activité pour travailler à l’affranchissement de sa patrie ; mais la haine pour l’étranger ne le fit jamais dévier de ses principes et de la droiture de son caractère. Vers

  1. Cette entreprise n’était point sans danger, et lui-même écrivait à cette occasion : « Puis-je espérer que le bien que je pourrai faire sera plus grand que le danger auquel je m’expose ? Le bien est enthousiasme, élévation. Le danger personnel que je puis courir ne doit point être pris en considération, il pourrait même être d’une grande utilité. Quant à ma famille et à mon fils, ils auraient l’assistance de la nation, et le dernier aurait de plus l’avantage d’avoir pour père un martyr. Je ne saurais mieux employer ma vie. »