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tendent pas plus loin ; là est le terme au-delà duquel il n’y a pour lui rien qui vaille cette vie. Il voit la vie sans la comprendre. La religion chrétienne qui par l’histoire est arrivée jusqu’à lui, s’étend, il est vrai, au-delà de la vie actuelle, et lui en montre une autre à laquelle sont rapportées les récompenses et les peines. Mais cette religion, quoiqu’on y ait foi, reste comme immobile à sa place sans déterminer ni la connaissance de la vie actuelle, ni l’aspect sous lequel elle se présente. Ainsi fixée et stationnaire, cette religion donne lieu tout au plus à des pratiques de dévotion, à un service divin quelconque.

Cette vie est la vie à laquelle rien n’est supérieur. Après elle viennent les moyens de l’entretenir, de la passer aussi commodément, aussi agréablement que possible ; les biens terrestres et leur possession sont toujours rapportés à l’entretien et aux agrémens de la vie terrestre ; les moyens de les obtenir sont l’industrie et le commerce. Une industrie florissante, autant d’hommes que possible réunis pêle-mêle et jouissant du bien-être, voilà le bien suprême, le ciel sur la terre ; la terre n’offre rien qui y soit supérieur.

« Pourquoi le peuple est-il si affairé ? pourquoi crie-t-il ? Il veut se nourrir, avoir des enfans, et les nourrir aussi bien que possible. Remarque