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AUTOUR D’UN CANDIDAT

qu’elle revêtit sans tarder une robe habillée pour le dîner.

Pendant que cette scène se passait dans les chambres d’Isabelle et de sa mère, une scène à peu près semblable se déroulait entre Mme Lavaut et sa fille.

Mais cette mère avait un peu plus de mal parce que Louise s’obstinait à ne pas comprendre ce qu’elle désirait.

Pour la quatrième ou cinquième fois, Mme Lavaut répétait :

— Essaye un peu de pénétrer mon idée, Louise… Si nous avons accepté l’hospitalité de cette poseuse de Mme de Fèvres, ce n’est pas pour mon plaisir… Il s’agit de tirer profit de ce séjour… je veux que tu épouses le futur député !…

— Moi !… jamais je n’y arriverai… c’est trop difficile !…

— Trêve de niaiserie !… Tu me feras le plaisir d’être un peu moins sotte et de ne pas te laisser distancer par cette pécore d’Isabelle… Car je suis sûre qu’elle vise Marcel Gémy…

— Ils feraient un couple bien assorti… dit rêveusement Louise.

— Tais-toi, tu m’exaspères !… Tu ne vas pas négliger une si belle occasion de devenir quelqu’un…

— Cela m’est égal… Pourvu que mon mari soit bon, soit pieux et travailleur… le reste m’importe peu…

— Et qui te dit que Gémy n’a pas ces qualités-là ?… L’avantage qu’il a sur tes prétendants éventuels, c’est que nous le connaissons… Tu auras donc l’intelligence d’être