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AUTOUR D’UN CANDIDAT

aimable avec lui et sa mère… Tu l’approuveras, lui, et tu feras des compliments à Mme Gémy sur sa merveille de fils…

— Comme tu dis ces choses, maman !… On dirait que tu te moques déjà de ton gendre…

— Ah ! tu commences un peu par te réveiller… J’ai bon espoir que tu sauras conquérir le candidat…

— Tu en fais un candidat à deux fins !… mais ne compte pas sur moi, maman… Jamais je ne ferai de grâces près de Marcel Gémy… j’aurais bien trop peur qu’il ne se figure que je veuille l’épouser…

— Mais il le faut, fille stupide !… C’est justement ce qu’il doit deviner…

— Non, maman, ne m’oblige pas à cela… Se marier est vraiment trop compliqué, et je ne veux pas me donner un tel mal…

— Quel calvaire d’avoir une enfant pareille !… je suis morte de lassitude…

Mme Lavaut s’appuyait, les yeux fermés, sur le dossier de son siège.

Louise dit doucement :

— Vraiment, je dois être bien dure à manier, car tu parais bien lasse, en effet…

Mme Lavaut soupira en murmurant :

— Jamais les enfants ne comprendront le mal que se donne une mère pour leur bonheur…

— Mais, mon bonheur, maman, est de rester paisiblement à ton côté… En ce moment, on dirait que c’est ta propre satisfaction que tu cherches…

— Tu n’es qu’une impertinente, ma fille… Laisse-moi me reposer, puis envoie-moi ton frère…