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cinéma !… cinéma !…


CHAPITRE VIII



Le mois de mars fut un temps d’épreuve pour Claudine. Sa mère se montrait froide envers elle, et souvent des reproches, ou tout au moins des réflexions désobligeantes, venaient la harceler.

— Je ne sais ce qui se passe dans ta tête, mais vraiment, c’est décourageant. On ne m’ôtera pas de l’idée que le cinéma t’a tourné la cervelle.

— Mais, maman, je n’y vais plus, au cinéma ! C’est passé, tout cela.

— Oui, heureusement, mais cela t’a fait du mal, et sans que tu t’en doutes, le poison est en toi ; tu vois grand.

— Maman, ne m’accable pas ! Je t’assure que la situation de M. Elot me plaisait beaucoup. J’étais indépendante, je n’avais qu’à m’occuper de mon intérieur, et mon mari m’autorisait à me meubler à ma guise. C’était un beau rêve pour ma modeste personne.

— Alors, pourquoi t’obstines-tu à repousser ce rêve ?

— Je te l’ai répété cent fois : le caractère d’Henri Elot est trop tatillon. Et puis, maman, ne revenons pas sur ce sujet. Il est enterré ; essayons d’oublier ces incidents, ne nous inquiétons pas de l’avenir.

— Mon Dieu ! que tu es bornée, ma pauvre fille ! On voit bien que tu ignores ce qu’est une mère ! J’étais heureuse de bien te caser, et ton caprice me remplit de tourment !