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cinéma !… cinéma !…

Quand elle fut parvenue à l’immeuble, elle s’enquit près de la concierge :

M. Louis Mase ?

— Il n’est pas là pour le moment ; il ne rentre qu’après 19 heures.

— Bien ; je l’attendrai chez lui.

Claudine était toute convaincue que Louis Mase était bien installé et qu’il était servi par un domes­tique bien stylé, dans le genre de celui de J. Laroste,

La concierge ajouta :

— Vous pouvez monter ; c’est au sixième étage : vous trouverez sa « dame ».

Au sixième ! Sa dame ! Que voulait dire cela ? Il ne lui avait pas dit qu’il était marié. Elle gravit lente­ment les degrés en pensant à ces choses. L’escalier ne lui sembla pas élégant, et les trois portes qu’elle vit devant elle au sixième la laissèrent perplexe.

Elle fit un rapprochement avec le logis de M. Laroste et se trouva bien désenchantée. Cependant elle frappa à la porte qui portait le nom de Louis Mase.

Une femme vint lui ouvrir : c’était Coralie,

Mais une Coralie avec un peignoir sale et élimé, les cheveux tombant sur les yeux, le teint blafard.

Elle reconnut Claudine et cria :

— Que venez-vous faire ici ?

La jeune fille pouvait à peine parler, tellement sa stupéfaction était grande.

— Je viens voir M. Mase, finit-elle par bégayer.

— Bon ; entrez. Il va revenir, s’il est exact,

Elle fit passer la visiteuse dans une pièce qui était un taudis qui s’harmonisait avec le papier mural. Des plaques de plâtre se voyaient entre les morceaux déchirés. Coralie débarrassa rapidement une chaise où trouvaient entassés les objets les plus dispa­rates.

Claudine avait la gorge serrée et des larmes per­laient à ses yeux. Cette Coralie qui lui avait paru si belle avec ses diamants !