Page:Fiel - Cinéma! Cinéma!, 1953.pdf/81

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
79
cinéma !… cinéma !…


CHAPITRE VI



Mme Nitol et Claudine, quand elles furent seules, se regardèrent, les larmes aux yeux. Leurs fronts étaient lourds d’angoisse et de désespoir.

— Il est à plaindre ! gémit la mère.

Il a été trop faible, il n’a pu résister au mirage des grandeurs. Tout de même, il aurait pu réfléchir. Il a des parents et une sœur, et c’est terrible d’attendre toujours son arrestation.

— Oh ! Claudine…

— Il faut voir les choses en face. Tu as bien senti sa peur ? Ce sera une chance, s’il en réchappe.

Les deux femmes restèrent silencieuses, puis Mme Nitol murmura :

— Son pauvre père ! Il n’a pu fermer l’œil, et quand il est parti, il avait une mine de déterré. Pourvu qu’il ne lui arrive rien ! Quelle terrible épreuve !

Mme Nitol, dans sa terreur, écoutait chaque bruit et tressaillait quand l’un était un peu plus fort. Elle imaginait les agents de police entourant son fils.

Claudine aussi tendait l’oreille, tout en essayant de distraire sa mère, afin qu’elle ne s’enfonçât pas plus avant dans l’épouvante.

Le temps était sinistre. Des rafales de vent secouaient les girouettes et la pluie tombait en une averse serrée. Ces manifestations de la nature contribuaient à augmenter l’angoisse.