Page:Fiel - L'étonnante journée, 1932.djvu/106

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C’était une nouvelle qui lui donnait à réfléchir. Elle n’aurait jamais supposé que Bob eût cette audace. Elle ne le croyait pas aussi aventureux, et un respect lui venait pour son frère.

— Vous savez, monsieur, qu’il a peur dans le noir…

— C’est vrai ?

— Oui, très peur… alors… aller dans une cave, c’est beau…

— Mais il y a l’électricité dans cette cave, et c’est comme un magasin…

— Cela ne fait rien, c’est toujours une cave, puisqu’on descend des marches pour y aller… Mais, tout de même, la petite caissière aurait bien pu regarder si Bob remontait avec elle…

— Mais cette petite fille a agi comme vous : elle ne s’est plus occupée du petit garçon…

Suzette baissa la tête, un peu confuse de ce reproche si juste…

Mais comme elle ne pouvait pas rester silencieuse longtemps, elle demanda :

— C’est loin, le glacier ?

— Non… nous allons prendre cet autobus et il nous déposera devant la porte…

— Ah ! tant mieux !… j’aime beaucoup aller en autobus… J’ai de l’argent pour le payer…

Suzette agita un beau petit sac rouge qu’on lui avait donné pour ses étrennes et dont elle était très fière. Un jour, qu’elle était tombée, elle s'était écriée en se relevant : « Ah ! mon