Page:Fiel - L'étonnante journée, 1932.djvu/170

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bâtons rompus, et une satisfaction de plus en plus vive glissait en elle.

Ses parents l’aimaient. Bob était à son tour traité d’insupportable et de mauvais cœur. Elle seule comptait pour l’instant…

Elle comprit que la tendresse des parents était un mystère et que les mots qui ne semblaient pas gentils étaient cependant des expressions de tendre affection pour leurs petits enfants.

Suzette fut émerveillée de pénétrer dans le domaine qui s’ouvrait devant elle.

Jusqu’à Sidonie et Justine qui pleuraient sur elle ! Que c’était bon !

La comédie qu’elle jouait avait donc assez duré et elle sortit de sa cachette, ne voulant pas que son père courût chez Madame Glace et surtout chez le commissaire.

Elle se montra.

— Comment, c’était une niche !… s’écria Monsieur Lassonat.

— Tu nous as fait une belle peur !… articula Madame Lassonat en arrêtant ses sanglots.

— Mes bons parents, je vous demande bien pardon, prononça Suzette avec calme… Il ne faut pas m’en vouloir… Je sais maintenant que vous m’aimez bien aussi…

— Ma petite fille ! s’écria Madame Lassonat attendrie, as-tu donc vraiment cru qu’on ne t’aimait pas ?