Page:Fiel - L'étonnante journée, 1932.djvu/55

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

rendent pas compte des choses importantes, et elle joue comme si Bob était là… Pour croire à sa présence, elle imite sa voix, la pauvre mignonne… Vous comprenez, elle sait que tout le monde le cherche, et à quoi cela lui servirait-il de ne pas dire qu’il est retrouvé ?

— Vous avez raison… Ah ! je voudrais bien que Monsieur et Madame rentrent… L’appartement me paraît sinistre et puis je n’aime pas savoir Suzette enfermée.

Les deux femmes restèrent silencieuses un moment. Deux heures sonnèrent assez lugubrement à la pendule de la cuisine.

— Deux heures !… murmura Justine.

— C’est plus triste qu’un enterrement, murmura Sidonie.

— Ne me parlez pas des enfants, ce n’est bon qu’à mettre du trouble dans la vie…

On frappa à la porte de service.

C’était la concierge.

— Quoi de nouveau ?

— Rien…

— Comment, il n’est pas retrouvé, ce petit ?

— Non…

— Ben… j’aurais cru le contraire… Un locataire m’a dit qu’il avait vu vot’ demoiselle avec son petit frère dans l’ascenseur…

— C’était dans son imagination…

— J’étais contente et soulagée… Cependant