Page:Fiel - Le Sacrifice et l'Amour, paru dans l'Écho de Paris du 3 février au 7 mars 1934.djvu/144

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Aussi cruel que pût être l’entretien, elle cacherait ses souffrances

Elle ne prévoyait pas le moment où elle le reverrait, mais elle savait qu’ils se rencontreraient.

Après avoir absorbé difficilement quelque nourriture, elle s’installa dans son petit salon, essayant de s’occuper à différentes choses qui lui semblèrent plus fastidieuses les unes que les autres.

Elle ramena sa pensée vers Bertranne et se demanda comment elle pourrait parvenir à diriger le bonheur vers elle. Depuis que sa décision s’étayait sur de la révolte, elle envisageait ce mariage avec plus de calme.

Soudain, le valet de chambre annonça M.  Robert Rartale.

Christiane tressauta ci se sentit pâlir.

Le jeune homme entra et sitôt que la porte se fut refermée, il dit :

— Je viens vous présenter toutes mes excuses pour mon altitude… J’ose croire que vous comprendrez assez mon chagrin pour trouver une atténuation aux phrases incohérentes que j’ai prononcées… Vous m’avez rendu presque fou, Christiane…

Ses derniers mots eurent un accent de tendre reproche, et il regarda la jeune fille, espérant qu’elle lui dirait la parole passionnément désirée.

Mais elle s’était raidie et elle répondit d’une voix ferme :