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tranne, où elle parlait d’un télégramme reçu. Sa présence était urgente à Paris, de grand matin, le lendemain.

Quand elle se leva, à l’aurore de ce jour, elle éprouva le désir d’effectuer le tour de son parc.

L’air était vaporeux, le soleil de septembre se préparait à l’horizon au lancement de ses rayons, une brise fraîche chassait les gouttes de rosée accrochées aux herbes. La nature était si douce, si accueillante qu’un regret véritable empoigna Christiane à l’idée d’abandonner cette retraite.

Des nappes de lumière blonde s’étendaient entre les branches dont les feuilles jaunissaient.

Christiane foulait au pied les brindilles sèches et ce bruit léger accompagnait sa rêverie.

Elle s’enfonçait dans un songe fabuleux, pensant à Robert qui lui avait montré tant de tendresse. Elle se traitait de cruelle aujourd’hui, ne comprenant pas comment elle avait pu opposer tant de dureté à tant d’amour.

Soudain, Robert Bartale fut devant elle, débouchant d’une allée.

Il s’arrêta net en l’apercevant. Il la croyait partie. Elle recula en le reconnaissant.

Tous deux étaient pâles comme des mourants.

Puis, spontanément, ils avancèrent l’un vers l’autre, ne se quittant pas du regard.