Page:Fiel - Le Sacrifice et l'Amour, paru dans l'Écho de Paris du 3 février au 7 mars 1934.djvu/208

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pour reprendre les occupations qu’il aimait.

Le jeune ménage rentra assez tôt, en effet.

Christiane reçut la visite de son amie, et sa vue lui produisit un ébranlement qu’elle s’appliqua à lui dissimuler.

La jeune femme était animée, toute en sourires.

— Alors ? on dirait que tu as peur de nous !

— Tu es amusante…

— Tant mieux, mais j’aimerais te voir un peu plus, souvent, maintenant que j’ai le temps. Nous ne sommes pas des mariés égoïstes et nous ne demanderions pas mieux que de t’ouvrir notre porte… Sois moins rare…

— Je ferai mon possible.

— Nous voici installés et pour longtemps, à mon grand étonnement Robert, qui n'aimait que les voyages précédemment, n’aspire plus qu’à une vie tranquille… Tu vois combien les hommes sont fantasques et on nous accuse de l’être !… Quelle erreur !

Bertranne, cependant très intelligente, ne s’apercevait pas de la trame qui se resserrait autour d’eux trois.

Elle continua de parler dans un rire :

— Nous sommes maintenant un ménage rassis, et cependant Robert a le visage attendri d’un amoureux. M’aime-t-il intérieurement plus que je le suppose ? Ce serait une vraie