Page:Fiel - Le Sacrifice et l'Amour, paru dans l'Écho de Paris du 3 février au 7 mars 1934.djvu/74

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avisée que prudente, et elle rendit un éclatant hommage à cette sagesse.

La veuve recueillit cet éloge sans se départir d’une certaine froideur. Évidemment, elle supputait tout ce qui s’en allait de sa gloire par reflet. Être le Mentor d’une jeune fille riche et généreuse est une source de respects et elle y tenait malgré tout le détachement enseigné.

Puis, un regret, intéressé celui-là, s’ajoutait aux autres.

Puisque Christiane donnait si facilement des centaines de mille francs, et Mme Fodeur pensait : si bêtement, pourquoi dans ce geste, n’avait-elle pu distraire une partie de cet argent pour son amie Bertranne?

L’étudiante se plaçait parmi ces « pauvres honteux » si dignes d’intérêt, si fiers dans leur travail et leur misère.

La mère reparaissait sous la patronnesse des œuvres. L’abnégation qu’elle devait posséder au plus haut point, s’effaçait devant |a pensée de sa fille travaillant, alors qu’une somme énorme, passait dans une caisse déjà pourvue.

Puis, qu’obtiendraient les pauvres individuellement ? Quelques francs qui les laisseraient aussi dénués, tandis qu’une vingtième parcelle de cette somme aurait assuré la tranquillité de sa fille.

Après avoir entendu une conférence sur la vanité des bien périssables, il était assez ironique qu’elle fût suivie de telles agitations, mais ceci pouvait, prouver une fois de plus,