Page:Fiel - Le fils du banquier, 1931.djvu/59

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même, mais ce dernier ne se prêtait guère à la conversation. Il ne voulait pas être impoli, ni paraître distant, mais il se bornait à des lieux communs qui ne trahissaient rien de sa personnalité.

Comme il était loin d’envisager l’achat de l’atelier de serrurerie, il ne se doutait pas une minute qu’on lui supposait ce dessein.

Il comprenait simplement que Plit, à mesure que les jours passaient, lui montrait plus de sécheresse en essayant de le prendre en défaut. Les deux autres semblaient le retrouver avec plaisir et leur première impression se fondait devant la bonne grâce de leur camarade. Ses attentions avaient été assez mal prises au début. Elles furent qualifiées de pose, de zèle ostentateur, et cependant Gérard se gardait de ces avances devant le patron, craignant justement de montrer quelque supériorité.

Il était gai, bien que réservé. Il sortait en même temps que ses compagnons, mais les quittait rapidement pour rentrer chez lui. Jamais il n’allait prendre l’apéritif si on le lui offrait, prétextant qu’il ne supportait rien entre ses repas.

Il revenait à l’heure exacte et reprenait son travail avec activité, satisfait de l’approbation muette de son patron.