malheurs, je sais encore ce que je dis… la preuve, c’est…
— Vous aimez parler et si vous…
— Arrêtez-moi ! Vous commettrez une injustice, et ce ne sera pas la première fois qu’on condamnera une innocente… mais…
— Vous ne voulez donc pas me laisser causer, saperlipopette !
— J’ vas chercher Madame…
— Laissez vot’ Madame tranquille !
L’agent saisit Prudence par le poignet pour la retenir, et elle cria :
— Oh ! le froid des menottes ! Ma mère ! je ne veux pas… j’ suis pas coupable !
— Vous êtes dingo à lier ! en v’là une particulière ! Vous n’avez pas plus de menottes que moi…
Prudence osa regarder ses poignets et les vit libres. Une satisfaction revint sur son visage.
— Je suis venu pour vous divertir, reprit l’agent ; toute la scène d’hier n’était qu’une comédie… C’est un film que l’on tournait…
— Ah ! s’exclama Prudence.
Elle s’assit lourdement, vaincue par une émotion heureuse qui l’étourdissait.
— Seulement, comme vous ne me laissiez pas parler, je n’ai pas pu m’expliquer plus tôt…
— Pardon, M’sieu l’agent.
— Vous n’avez plus peur à ce que je vois !… parce que vous ne me flattez plus en me donnant du commissaire !
Prudence rit, ce qui la détendit tout à fait.
— J’étais troublée, et je vous voyais plus de galons que vous n’en portez… Sauf le respect que je dois aux tourneurs de films, on aurait pu me prévenir !…
— Ma bonne dame, les gens ont leurs idées… Y disent comme ça que quand on pré-