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de pas… Avant tout, il faut éviter de causer de la peine à son prochain… Mon mensonge était obligatoire…

— On peut aller loin ! se récria Suzette. Il ne faut pas mentir, c’est ce que j’ai appris.

— Il faut discerner les mensonges, raisonneuse… qu’est-ce qui te prend ? tu paraissais sage, j’étais tranquille, et tu troubles de nouveau la paix.

— Je ferai mon devoir, proféra solennellement Suzette. Je dirai toujours la vérité quoi qu’il arrive. Je veux, en arrivant au paradis, annoncer : voici une personne qui n’a jamais menti.

— Oh ! s’écria Mme Lassonat, tu nous prépares de beaux jours !

— Tu ne peux pourtant m’engager à mentir ? répliqua Suzette.

— Je te prie surtout de ne pas parler à tort et à travers.

— Écoute, maman, je suis bonne, et je vais aller trouver Mme Brabane pour lui démontrer que ses enfants sont laids, que tu le penses, et que ta langue a fourché quand tu lui as raconté qu’ils étaient passables.

— Tu vas rester ici, et tu seras punie ! tu n’es qu’une insolente ! On ne dicte pas de ligne de conduite à sa mère, mademoiselle, sachez-le !

— Il ne faut pas m’en vouloir, ma petite maman, si je tiens à être franche. Calcule le