Page:Fiel - Suzette et la vérité, 1933.pdf/46

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Suzette n’hésita pas et répliqua :

— Très mal.

— Oh !

La pauvre mère faillit s’évanouir. Elle avait un peu espéré que le résultat serait meilleur.

— Tu n’es qu’une sotte ! finit-elle par s’écrier dès qu’elle eut repris possession de ses moyens.

— Oui, je sais, proféra Suzette avec mélancolie, si j’avais réussi, j’aurais été un as. Mais je n’ai pas réussi.

— Quel but envisageais-tu donc ?

— Je voulais vous réconcilier.

— De quoi te mêles-tu ! C’est insensé ! que lui as-tu dit ?

— La vérité !

— Quelle vérité ! grand Dieu ?

Suzette raconta le plus fidèlement possible, les phrases échangées entre elle et Mme Brabane.

Mme Lassonat poussait alternativement des gémissements, des interjections et des exclamations. Elle pouvait à peine formuler une phrase tellement la honte la paralysait.

— Tu as osé lui avouer que j’allais chez elle quand j’avais un essayage !

— Dame ! c’est vrai.

— Tu es inouïe ! quand ton père saura que tu es allée raconter qu’il voulait M. Brabane comme associé, tu verras quelle punition tu auras !

— N’est-ce pas exact ?