Page:Fiel - Suzette et la vérité, 1933.pdf/56

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Sacré-Cœur et elles te mettront un bâillon.

Suzette était impassible, trouvant qu’elle avait accompli son devoir.

Elle sortit du salon, pendant que sa mère jouait les valses les plus soporifiques afin d’endormir le ressentiment de l’invité.

À l’aide d’une vieille liqueur et d’une boîte[[corr|.|}} de cigares de choix, M. Lassonat finit par le calmer tout à fait en lui laissant entendre que Suzette était une pince-sans-rire qui s’amusait à plaisanter à froid.

M. Primicat redevint souriant et il s’excusa de n’avoir pas compris la fillette.

— J’aime la plaisanterie, mais il est rare de voir les enfants jouer avec… Votre fille ne riait pas, alors j’ai cru que sérieusement elle me trouvait de l’accent.

Heureusement, Suzette n’était plus là et elle ne put affirmer de nouveau ses théories.

Quand l’invité fut parti, la pauvre Suzette passa un quart d’heure mouvementé. Elle supporta stoïquement la mercuriale et les menaces. Ses parents l’assuraient qu’ils se débarrasseraient d’elle si elle continuait à se montrer aussi réfractaire à leurs conseils.

Suzette ne répondit rien. Elle était la statue du repentir et de la contrition. Puis, quand sa maman lui demanda :

— Nous promets-tu enfin d’être raisonnable et de te plier à nos désirs ?

Elle répondit d’une voix douce.