Page:Fiel - Trop belle, 1926.djvu/109

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aimable ne serait pas de trop. Elle ne se doutait guère que le jeune homme n’avait pas prévenu Jean de Blave.

Madame Bullot n’avait pas perdu de temps pour se rendre près du jeune veuf, afin de lui faire part de la réussite de son stratagème.

Elle le trouva souriant :

— Vous savez, Roger, Sylviane a refusé spontanément.

— Ah ! je m’y attendais ; semblait-elle satisfaite de cette communication ?

— Tout à fait ! son visage était illuminé.

— Vous voyez qu’il fallait cela à tout prix. Son amour-propre était vengé.

— Comme vous avez bien compris la chose : je n’aurais pas su si bien.

— Il fallait les éléments, chère Madame.

— Nous avions Balor et Dormont.

— Ce n’était pas assez comme compensation.

— Même les deux bout à bout.

— Vous avez toujours la note gaie !

— Heureusement. Enfin, vous, vous aviez un cousin dont vous possédiez la confiance et cela nous a bien servi.

La conversation entre la vieille dame et Roger ne tarit pas sur les deux futurs fiancés, et Madame Bullot s’étendit avec complaisance sur les détails qu’elle ressassait toute seule depuis si longtemps.

Mais Roger eut un bon rire en apprenant la fuite intempestive de Luc Saint-Wiff, au moment même où il allait atteindre la félicité tant souhaitée.

Il fut entendu que le secret de cette demande en mariage ne serait pas divulgué pour le moment afin de laisser à Sylviane la confiance acquise de ce fait.

La malheureuse jeune fille ne se doutait guère de l’embarras où était Madame Bullot. Celle-ci tournait comme un écureuil dans sa cage, et elle implorait le secours du ciel.

Quand Roger de Blave revit Sylviane, il fut surpris de la métamorphose opérée en elle. Une