Page:Fiel - Trop belle, 1926.djvu/140

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n’avoir pas mieux su se dominer et il s’en ouvrit à Sylviane :

— Je suis peiné, ma chère Sylviane, d’avoir encouru le blâme silencieux que je mérite. Je vous ai trop montré mes sentiments au sujet de l’art qui vous occupe, et vous m’en punissez en me traitant comme un enfant faible. Cela me rend plus énergique. Je serais navré que vous persistiez dans le mutisme où vous me tenez. Je souffre davantage en constatant que vous êtes forcée de vous méfier de mes humeurs. Parlez-moi de tout ce qui vous touche, je vous en supplie.

Cette prière attendrit Sylviane. Elle en aima davantage le fiancé qui la lui adressait et sut doser ses conversations.

Le calme emplit le jeune homme et il redevint encore plus attentif et affectueux.

Il comblait Sylviane de cadeaux et elle ne pouvait manifester l’ombre d’un désir sans qu’il essayât de le satisfaire aussitôt.

Madame Foubry disait à Sylviane :

— Quel être merveilleux que ce Luc, et que tu es gâtée, ma Sylviane, aime-le bien.

Le colonel renchérissait :

— C’est un vrai fils, il est plein d’attentions pour moi, et je ne lui trouve aucun défaut. Il est d’une érudition rare, et a tellement voyagé que l’on ne peut avoir un moment d’ennui avec lui. Ma petite fille, tu as trouvé une perle.

Sylviane était heureuse de la satisfaction de ses parents. Elle appréciait tout ce qu’on disait de Luc et les jours qui passaient le lui confirmaient.

Elle eut une bague de fiançailles splendide qui arracha des cris d’admiration à ses amies.

Luc lui donna une rivière de diamants venant de sa mère. Elle eut également un collier d’émeraudes qui la charma. Elle ne savait plus comment remercier son fiancé.

Astreinte à de nombreuses courses, Luc lui offrit une limousine somptueuse. Elle croyait vivre un conte de fées et souvent, il lui venait des remords en songeant qu’elle n’abandonnait pas