Page:Fiel - Trop belle, 1926.djvu/158

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en somme, que j’ai le bonheur d’avoir retrouvé Luc…

— C’est vrai…

Jamais mariée ne fut plus exquisement belle que Sylviane Foubry.

Le colonel rayonnait, et Madame Foubry, bien qu’heureuse du mariage de sa fille, paraissait fort émue.

Le comble de la satisfaction pour une mère est de trouver un gendre, mais son désespoir est de lui donner sa fille.

À l’issue de la cérémonie défilèrent tous les amis et parmi eux Louis Dormont et Francis Balor.

Pendant qu’ils attendaient leur tour, pour saluer les mariés, ils parlaient malgré la solennité du lieu, s’adressant à leurs femmes :

— C’est pourtant grâce à nous qu’ils sont ici aujourd’hui… disait Louis.

— C’est pourtant vrai… appuya Francis… Luc Saint-Wiff errait comme une âme en peine… tandis que Sylviane Foubry se tourmentait en musique.

— Nous connaissons le refrain… intervint Madame Dormont.

Vous nous avez bercées avec renchérit Madame Balor.

— Mais ce que vous ignorez… reprit Louis… c’est qu’il n’aurait tenu qu’à nous pour épouser cette belle Sylviane Foubry que notre amitié a donnée à un autre…

— Comment cela ?… dirent ensemble les deux jeunes femmes interloquées.

— Elle nous trouvait bien… dit Francis en se rengorgeant.

— Mais nous n’avons pas voulu devenir rivaux, ajouta Louis.

— Puis… nous vous aimions…

— Tu sais… toi… mon ami… dit suavement la petite dame Dormont… tu m’expliqueras cette histoire clairement à la maison…

— Dis… mon cher… prononça gracieusement la