Page:Fiel - Trop belle, 1926.djvu/50

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crotté à la niche, et le chat au grenier. Tout changerait.

Leur conclusion réciproque fut qu’il fallait se rapprocher de Sylviane et profiter de son désarroi pour se faire agréer.

À force de penser, les deux amis faillirent s’endormir et se souhaitèrent le bonsoir.

Le lendemain trouva toutes ces personnes dans les mêmes dispositions que la veille.

Sylviane s’en fut voir Madame Bullot, mais elle n’y rencontra pas Luc et n’osa pas prendre sur soi de parler de lui.

Sa vieille amie la regardait d’une façon qui lui sembla d’abord malicieuse, mais elle se persuada qu’elle se trompait.

Annette Logral, vint peu de minutes après son arrivée et la conversation s’engagea sur des choses banales. La jeune Annette était une délicieuse jeune fille. La bonté éclatait dans ses regards et dans ses attentions. Elle eut tout de suite, une grande sympathie pour Sylviane et ne put s’empêcher de le lui montrer.

Timidement, elle exprima son désir de la fréquenter et Sylviane ne put se refuser d’accéder à ce désir.

Annette, d’ailleurs, lui plaisait par son charme simple et elle ne demandait pas mieux que d’avoir une compagne jeune qui l’enlèverait à ses préoccupations. Elle allait même plus loin et se disait que Louis ou Francis pourrait s’éprendre de cette jeune fille et l’épouser.

Amèrement, elle pensait : Je prendrai celui qui restera, de cette façon, je n’aurai pas l’embarras du choix.

Cette résolution était empreinte de la plus sombre déception et ne cadrait guère avec la fierté de Sylviane, mais le chagrin suggère des paroles que le sang-froid réprouve.

Elle tut donc très accueillante pour Annette, et elles convinrent de faire une promenade ensemble. La jeune fille tout heureuse alla prévenir sa grand’mère avec qui elle se trouvait à Vichy.

Elle était orpheline et vivait avec la mère de sa