Page:Fiel - Trop belle, 1926.djvu/80

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de nouveau, mais avec effusion sur Annette plus petite qu’elle.

— Annette… projetons une belle promenade pour cet après-midi… Arrangez-cela… vous qui êtes décidée… essayons de dépister notre cour accoutumée… emmenons ma mère… votre grand’mère et Madame Bullot… Nous prendrons une voiture et nous irons un peu loin…

Rien ne pouvait sourire davantage à Annette et elle adopta cette proposition avec enthousiasme. Elle était ravie aussi de manœuvrer de façon à plonger les inséparables dans le marasme durant toute une demi-journée.

Quand les deux jeunes filles se quittèrent pour le déjeûner, elles étaient redevenues les bonnes amies que le début de leurs relations avait fait augurer.

Cependant quand Sylviane se retrouva seule, elle se demanda : Pourquoi donc alors Annette paraît-elle si bien avec Luc ?… Peut-être est-ce un de ses amis qu’elle doit épouser et on ne propage pas encore la nouvelle de ce mariage connu de lui seul.

Annette éprouvait un grand contentement de ces choses et elle promettait de traduire ses impressions à son allié dès qu’elle le verrait. Elle trouvait lamentable, elle dont la manière était spontanée, que des obstacles aussi futiles intervinssent pour retarder une union désirée de part et d’autre.

« Avec un peu de bonne volonté, disait-elle… tout cela s’arrangerait fort bien… mais assurément Mademoiselle Foubry ne peut faire les avances… et M.  Saint-Wiff n’ose se risquer… il faut que leur vouloir mûrisse encore un peu… »

Ayant ainsi pensé, elle s’en fut à la recherche de Luc afin de hâter la maturité de ses sentiments. Il ne fallait pas que l’affaire traînât trop.

Comme elle rentrait à son hôtel se demandant où était celui qu’elle voulait voir, des paroles retentirent derrière elle :

— Bonjour… mademoiselle Annette… vous pa-