Aller au contenu

Page:Fielding - Tom Jones ou Histoire d'un enfant trouvé, tome 2.djvu/185

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

ques Olivier, de notre régiment, l’a aussi échappé belle. On le destinoit au même métier, et c’eût été grand dommage ; car Dieu me damne, s’il y a au monde un plus joli garçon. Le fin matois s’en tira encore mieux que moi. Il ne sait ni lire, ni écrire.

— Vous faites là, répliqua le lieutenant, un bel éloge de votre ami, et un éloge, j’ose le dire, bien mérité. Mais, je vous prie, Northerton, quittez cette sotte et détestable habitude de jurer à tout propos. Vous vous trompez fort si vous croyez qu’elle soit une preuve d’esprit, ou de bon goût. Je vous conseille en outre de ne point vous permettre d’invectives contre le clergé. Rien ne peut justifier des réflexions et des épithètes injurieuses pour un corps entier de la société, surtout pour un corps respectable par le ministère qu’il exerce. Injurier le clergé, c’est injurier son saint ministère ; et je vous laisse à juger combien une pareille conduite est répréhensible, dans des hommes qui vont combattre pour la défense de la religion protestante. »

M. Adderly, ainsi se nommoit l’autre enseigne, s’étoit amusé jusque-là à battre du pied la mesure d’un air qu’il fredonnoit, sans paroître écouter la conversation. Il y prit part en ce moment. « Oh ! monsieur, dit-il, on ne parle pas de religion à la guerre.

— Bravo, Jacques ! s’écria Northerton, s’il ne