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Page:Fielding - Tom Jones ou Histoire d'un enfant trouvé, tome 2.djvu/58

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CHAPITRE VII.

ne put s’empêcher de lui demander la cause de son trouble. Aussitôt M. Western lui raconta ce qui venoit de se passer, proféra des plaintes amères contre Sophie, et déplora en termes pathétiques le sort des pères, assez malheureux pour avoir des filles.

Jones ignoroit encore la décision prise en faveur de Blifil. Le récit de l’écuyer le frappa d’abord de stupeur. Il recouvra bientôt quelque présence d’esprit, et le désespoir (comme il l’avoua depuis) lui inspira une résolution qui sembloit exiger une audace plus qu’humaine. Il demanda à M. Western la permission d’aller trouver sa fille, pour essayer de la soumettre à ses volontés.

Quand l’écuyer eût été aussi clairvoyant qu’il l’étoit peu, la passion auroit fort bien pu l’aveugler en cette circonstance. Il accepta avec joie le service important que Jones offroit de lui rendre.

— Va, mon enfant, va, lui dit-il, tâche de fléchir cette fille rebelle. » Et il jura de nouveau de la chasser de chez lui, si elle ne consentoit pas au mariage.