— Lui-même en seroit cause, en exerçant sur vous un pouvoir que la nature ne lui a pas donné. Songez à l’excès de mon malheur, si je vous perds, et voyez de quel côté la pitié doit faire pencher la balance.
— Pensez-vous que je ne voie pas aussi tous les maux que j’attirerois sur vous, en cédant à vos vœux ? et voilà ce qui m’encourage à vous ordonner de me fuir, pour éviter votre perte.
— Je ne crains rien au monde, que de perdre Sophie. Si vous voulez que je vive, révoquez cet arrêt cruel. Je ne puis vous quitter, non je ne le puis. »
Tous deux éperdus et tremblants gardèrent alors un profond silence. Sophie n’avoit pas la force de retirer sa main de celle de Jones, et Jones pouvoit à peine retenir la main de Sophie dans la sienne.
Cette scène déjà trop longue peut-être, au gré de quelques lecteurs, fut interrompue par une autre d’une nature si différente, que nous croyons devoir en renvoyer le récit au chapitre suivant.