pour Sophie, lui eût permis de penser à un autre danger qu’à celui de son amante.
L’écuyer ayant ouvert la porte avec fracas, aperçut un objet qui suspendit soudain l’effet de sa colère ; c’étoit sa fille évanouie entre les bras de Jones. À cette vue, tout son courroux l’abandonne, il appelle au secours, s’élance vers Sophie, retourne à la porte, demande de l’eau à grand cris, revient auprès de Sophie, sans considérer dans les bras de qui elle étoit, peut-être même sans se rappeler qu’il existât dans l’univers une personne du nom de Jones : tant la situation de sa fille absorboit toutes ses pensées !
Mistress Western et plusieurs domestiques accoururent en hâte, apportant de l’eau fraîche, des sels, et des cordiaux. Ces remèdes eurent tant d’efficacité, que Sophie recouvra en peu de minutes l’usage de ses sens. Dès qu’elle put se soutenir, avec l’aide d’Honora, mistress Western s’empressa de l’emmener. Ce ne fut pas toutefois sans avoir fait à l’écuyer quelques salutaires remontrances, sur les suites funestes de sa violence, ou plutôt, selon le terme qu’il lui plut d’employer, de sa frénésie.
Comme la bonne dame ne s’exprima qu’en termes obscurs, accompagnés d’exclamations et de haussements d’épaules, peut-être ses excellents avis furent-ils, en partie, perdus pour l’écuyer ; du