que nouveau méfait que j’ignore ? dites-le-moi, je vous prie.
— Non, ce sont d’anciens torts ; il peut s’en être repenti.
— Au nom de l’obéissance que vous me devez, parlez, je vous l’ordonne.
— Vous savez, monsieur, que je me suis toujours fait une loi de vous obéir ; mais en conscience je suis fâché de l’indiscrétion qui m’est échappée ; on pourroit l’attribuer à la vengeance, et grace à Dieu, un tel sentiment n’est jamais entré dans mon cœur. Si donc vous m’obligez à vous découvrir la vérité, je dois commencer par solliciter votre indulgence pour le coupable.
— Point de conditions. Je crois lui avoir montré assez d’affection, peut-être plus que je ne l’aurois dû faire, dans votre intérêt.
— Et plus surtout, je le crains, qu’il n’en méritoit. Le jour où l’on désespéroit de votre vie, tandis que nous étions tous plongés dans la douleur, il se livroit à l’excès d’une folle joie, il buvoit, il chantoit, il faisoit retentir la maison de cris d’allégresse. Je l’avertis doucement de l’indécence de sa conduite ; il entra dans une violente colère contre moi, proféra mille jurements, m’accabla d’outrages, et finit par me frapper.
— Quoi ! il osa vous frapper ?
— J’ai oublié ses torts envers moi. Que ne