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Page:Fielding - Tom Jones ou Histoire d'un enfant trouvé, tome 2.djvu/88

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CHAPITRE XII.

pas été ailleurs ? tâchez de vous en souvenir. Si vous aviez perdu ici votre portefeuille, depuis si peu de temps, il y seroit encore ; c’est un lieu écarté où il ne passe presque personne : » et en effet, c’étoit par hasard que Georges lui-même étoit venu y tendre des collets pour essayer d’attraper des lièvres qu’il avoit promis de fournir, le lendemain matin, à un aubergiste de Bath.

Jones renonça à l’espérance de retrouver ce qu’il avoit perdu ; il cessa presque d’y penser, et s’adressant à Georges, il le pria instamment de lui rendre le plus grand des services.

« Monsieur, répondit Georges en hésitant, vous savez que je n’ai rien à vous refuser. Je désire de tout mon cœur de pouvoir vous être utile. » Dans le fait, la question l’embarrassoit un peu. Pendant qu’il étoit au service de M. Western, il avoit, en vendant furtivement du gibier, amassé une bonne somme d’argent, et il craignoit que M. Jones ne songeât à lui faire quelque emprunt. Mais il fut soulagé de son anxiété, quand il apprit qu’il ne s’agissoit que de porter une lettre à Sophie. Il s’en chargea avec beaucoup de plaisir ; au fond, il n’y avoit guère de preuves de dévouement, que Black Georges ne fût prêt à donner à M. Jones ; car il étoit aussi reconnoissant qu’il pouvoit l’être, et aussi honnête homme