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de n’en rien faire. Que souhaite milady pour son souper ? J’ai d’excellent mouton, et des poulets bien tendres.

— Il me semble, dit la jeune dame, qu’il seroit plutôt temps de déjeuner que de souper, mais je ne veux rien prendre. Si je m’arrête, ce ne sera que pour me coucher une heure, ou deux. Cependant, vous pouvez, si vous voulez, m’envoyer un peu de sack-whey très-clair et très-léger.

— Oui, madame, j’ai d’excellent vin blanc.

— Vous n’avez donc pas de vin d’Espagne ?

— Pardonnez-moi, j’en ai, et je défie qu’on en trouve de meilleur dans le pays ; mais milady devroit se décider à manger quelque chose.

— Je vous proteste que cela m’est impossible. Ayez seulement la bonté de me faire préparer une chambre au plus vite ; car je veux remonter à cheval dans trois heures. »

« Susanne, dit l’hôtesse, y a-t-il du feu dans l’oie sauvage ? Je suis désolée, milady, j’ai donné toutes mes meilleures chambres à des voyageurs de distinction qui sont maintenant couchés. Dans le nombre se trouve un riche et jeune écuyer, et plusieurs autres seigneurs. »

Susanne répondit que les gentilshommes irlandois occupoient l’oie sauvage.

« Imbécile, dit l’hôtesse, pourquoi ne gardez-