Page:Figuier - Les Merveilles de la science, 1867 - 1891, Tome 5.djvu/59

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

sément le résultat qu’on obtient dans les machines compound à réservoir intermédiaire.

4o Les fuites de vapeur qui peuvent se produire aux tiroirs, robinets, soupapes, et pistons, donnent une perte complète, dans les machines Corliss, puisque la vapeur qui passe ainsi se rend directement au condenseur. Dans les machines à deux cylindres (Wolf et compound) la vapeur qui passe à travers les fuites du petit cylindre se rend dans le grand cylindre, où elle donne son travail en se détendant. C’est là un avantage considérable.

Nous allons maintenant essayer de montrer qu’avec les machines se composant de deux cylindres, dans lesquels la vapeur se détend successivement, on peut obtenir une détente beaucoup plus grande que dans les machines à un seul cylindre.


Dans les machines à un seul cylindre la détente ne saurait être prolongée indéfiniment, à cause des condensations de la vapeur sur les parois du cylindre. Ces condensations de vapeur sont évidemment proportionnelles aux différences de température entre la vapeur et les parois du cylindre. Les parois du cylindre prennent une température qui se rapproche de celle du condenseur, si la détente est très grande. Plus la pression, et par suite la température de la vapeur, à son arrivée dans le cylindre, sera considérable, plus la condensation sera grande. Par conséquent les condensations de vapeur à l’admission, qui forment les principales pertes dans les machines de construction soignée, augmenteront avec la détente.

Si le cylindre est à enveloppe de vapeur, il en sera de même, car la vapeur se condensera dans l’enveloppe, au lieu de se condenser dans le cylindre. On n’en a pas moins une dépense de vapeur considérable.

En résumé, dans les machines à un seul cylindre, plus la détente augmente et plus l’influence du poids de vapeur condensée est considérable, et de ces deux effets résulte un minimum de dépense, compris dans l’emploi de détentes variant de 9 à 10 volumes.

C’est pour éviter les divers inconvénients que nous venons de signaler, c’est-à-dire la nécessité d’une surveillance active, les difficultés de réglage, l’augmentation de la vapeur condensée avec l’accroissement de la pression, que l’on fait usage des machines à deux cylindres qui ont reçu le nom de machines compound, c’est-à-dire machines composées, d’après le mot anglais compand.

Le principal avantage théorique et pratique des machines compound se trouve dans la facilité de produire des détentes considérables, sans provoquer de condensation de vapeur, ou en amenant moins de condensation que dans les machines Corliss.

Dans le premier cylindre d’une machine compound, la température des parois du cylindre est bien plus élevée que celle du condenseur, et cette température est toujours plus élevée que pour les machines à un cylindre, puisqu’elle représente la température de la vapeur du réservoir intermédiaire, où la tension et par suite la température de la vapeur dépendent du degré d’introduction au petit cylindre et de la pression aux chaudières.

Les mêmes phénomènes se reproduisent pour le second cylindre, car si la température de la vapeur est basse, la température de la vapeur qui y entre est également peu élevée ; par suite, l’écart de température et les condensations sont faibles. Pour montrer combien sont variables les condensations que peut entraîner une légère différence entre les écarts de température, dans un même cylindre, nous allons donner quelques chiffres.

Supposons de la vapeur à 8ks de pression, dont la température est de + 169° et de la vapeur à 4ks, à la température de + 143°. Supposons une détente de 9 volumes. Les pressions finales seront, pour les deux cas