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Fig. 77. — Modèle d’une machine à air chaud à cylindres moteurs horizontaux.


renvoyer ensuite dans ce même cylindre. Au lieu de laisser perdre la vapeur, dans l’air ou dans le condenseur, on peut lui restituer, au moyen d’un foyer, la chaleur qu’elle a perdue, de manière à la ramener à la tension qu’elle possédait lorsqu’elle opérait dans le cylindre le refoulement du piston.

La force élastique de la vapeur d’eau croît rapidement avec la température ; de telle sorte que lorsqu’elle est portée au-dessus de 100 degrés, elle n’a plus besoin que d’un petit nombre de degrés de chaleur pour acquérir une tension très-considérable. On réaliserait donc une grande économie si l’on pouvait conserver toujours dans une machine, la même vapeur, en lui restituant le calorique qu’elle a perdu après chaque coup de piston, c’est-à-dire en la rendant propre à recommencer continuellement le même effet. C’est en cela que réside le principe des nouvelles machines à vapeur dite régénérée.

La pensée de restituer à la vapeur le calorique qu’elle a perdu pendant qu’elle exerçait sur le piston son action mécanique, préoccupe depuis bien longtemps les physiciens. C’est sur un principe tout à fait analogue que Montgolfier, à la fin du dernier siècle, avait essayé de construire une machine qu’il désignait sous le nom de pyrobélier. Un volume d’air limité était dilaté par l’action de la chaleur. Par sa pression, cet air dilaté soulevait une colonne d’eau. On rendait ensuite à cette même masse d’air refroidie le calorique qu’elle avait perdu. De nouveau dilatée par la chaleur, elle soulevait encore la colonne d’eau, et ainsi indéfiniment.

En 1806, Joseph Niepce, le créateur de la photographie, avait construit, avec l’aide de