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Fig. 331 — Larrey provoque, par le galvanisme, des contractions musculaires, sur un membre récemment amputé. (page 643)

Peu d’années auparavant, Alexandre de Humboldt avait réussi à ranimer quelques instants une linotte expirante, par l’application de deux simples lames de zinc et d’argent. Pour essayer de ramener à la vie, au moyen d’une action galvanique, des animaux près de mourir, de Humboldt, qui débutait alors dans la carrière des sciences, prit une linotte à demi morte. L’oiseau était déjà renversé et avait les yeux fermés ; il était insensible à la piqûre d’une épingle, lorsque le jeune expérimentateur lui plaça dans le bec une petite lame de zinc, et dans le rectum un petit tuyau d’argent. Ensuite, il établit la communication entre les deux métaux au moyen d’un fil de fer conjonctif. « Quel fut mon étonnement, dit de Humboldt, lorsque, au moment du contact, l’oiseau ouvrit les yeux et se releva sur ses pattes en battant des ailes. » La linotte respira pendant six ou huit minutes, et cessa de donner aucun signe de vie.

Ce fait fut accueilli partout avec un grand intérêt. Quelle espérance ne pouvait-on pas concevoir pour l’électricité animale, de l’emploi de l’instrument merveilleux découvert par Volta ! Puisque le contact de deux pièces de métal avait suffi pour produire des contractions musculaires très-vives dans les membres mutilés des petits animaux, et principalement d’animaux à sang froid, tels que les grenouilles, puisqu’un petit couple galvanique pouvait ramener à la vie un oiseau près d’expirer, la pile de Volta devait reproduire le même genre de phénomènes avec une bien plus grande intensité et sur les animaux de toutes les classes.

Aussi le physicien de Pavie avait-il à peine publié la description de son appareil électromoteur, qu’Aldini et divers autres expérimen-