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Fils conducteurs et poteaux télégraphiques. — Les fils qui conduisent le courant de la pile aux appareils télégraphiques, sont habituellement tendus, en plein air, le long des voies de chemins de fer ou sur le bord des routes.

Les conducteurs des premiers télégraphes électriques, furent des fils de cuivre, de 2 millimètres de diamètre. On regardait ce métal, comme le seul capable, en raison de son extrême conductibilité, de transporter sûrement l’électricité à des distances considérables. Cependant on fut bientôt obligé de renoncer aux fils de cuivre, qui perdent promptement leur élasticité, qui ne peuvent pas être fortement tendus sans se briser, et qui deviennent cassants sous l’influence des brusques variations de la température, ou après avoir longtemps servi à livrer passage à l’électricité. On ne se sert plus aujourd’hui, comme conducteur, que de fil de fer, auquel on donne 4 millimètres de diamètre. Cette augmentation de section, compense la moindre conductibilité du fer par rapport au cuivre.

Depuis quelque temps on remplace le fil de 4 millimètres (numéro 8 de la filière anglaise ) par le fil de 3 millimètres (numéro 11 de la filière anglaise) qui, à la vérité, offre une résistance presque double au passage de l’électricité, mais qui, pour une même longueur, coûte environ un tiers de moins que le fil de 4 millimètres.

Cependant, comme les lignes deviennent ainsi moins solides, et par le faible diamètre du conducteur, opposent plus de résistance au passage de l’électricité, on tend à en revenir au fil de 4 millimètres, et même au fil de 5 millimètres sur les grandes lignes, en ne conservant les fils de 3 millimètres que pour les jonctions des fils des grandes lignes entre elles. On se sert même en Angleterre de fils de 6 millimètres, afin de diminuer la résistance au passage de l’électricité, car cette résistance, comme l’ont depuis longtemps reconnu les physiciens, diminue avec l’augmentation de dimension du conducteur. Un fil très-gros conduit beaucoup mieux l’électricité qu’un fil mince.

Il y a donc, en France, comme en Angleterre, trois échantillons de fils de fer (3, 4 et 5 millimètres), que l’on applique suivant les besoins de la traversée.

Pour empêcher l’oxydation du fil de fer, on a eu la précaution de le galvaniser, expression impropre qui signifie que le fer a été plongé dans un bain de zinc fondu, pour le recouvrir d’une enveloppe de zinc. Ce dernier métal se combinant bientôt avec l’oxygène atmosphérique, donne naissance à un oxyde qui entoure le fil de toutes parts et le préserve d’une oxydation ultérieure.

Fig.83. — Poteau télégraphique.

On pensait, à l’origine, qu’il serait nécessaire de garnir le fil télégraphique, sur toute son étendue, d’une enveloppe de matière isolante, comme on le fait pour le fil des électro-aimants ; mais on ne tarda pas à reconnaître que cette précaution est superflue, et que