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Fig. 103. — Poste télégraphique de Réthel.


d’une autre ligne souterraine qui avait été construite de la même manière, et qui reliait le Ministère de l’intérieur au palais de l’Industrie, aux chemins de fer de Rouen, du Nord et de l’Est.

Il a donc fallu, pour résoudre ce difficile problème, employer un moyen héroïque, c’est-à-dire enfermer les fils dans une enveloppe de métal. Mais ce système serait évidemment trop cher pour une ligne souterraine proprement dite, telle qu’on l’entendait à l’origine de la télégraphie, pour éviter les lignes aériennes. Ce n’est qu’à l’intérieur des villes que l’on peut avoir recours au moyen dispendieux qui consiste à protéger les fils par une conduite de métal.

Quoi qu’il en soit, voici comment M. Baron, inspecteur général des lignes télégraphiques, à qui l’on doit l’établissement de ce système, l’a réalisé à l’intérieur de la capitale.

Pour faire traverser souterrainement Paris aux nombreux fils qui le sillonnent, on compose chaque conducteur d’une tresse de quatre fils, comme celle des conducteurs sous-marins. On entoure chaque tresse d’une enveloppe de gutta-percha, puis on réunit un certain nombre de ces petits câbles, de manière à constituer treize faisceaux bien isolés et indépendants les uns des autres. Ces câbles sont introduits dans une large conduite de fonte, dont les joints sont fermés avec du plomb, et qui est pourvue d’un regard de 100 en 100 mètres. Cette conduite de fonte, en sortant du poste central de la rue de Grenelle-Saint-Germain, est enfouie dans une tran-