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la maisonnette destinée au logement des stationnaires. Au haut de ce mât était une vergue de 18 pieds de long, placée en croix avec le mât, et à laquelle on avait suspendu trois globes d’osier peints en noir, de 2 mètres de diamètre, et éloignés de 6 pieds l’un de l’autre. Ces globes étaient hissés le long du mât, au moyen de cordes, qui descendaient dans l’intérieur de la maisonnette. Un quatrième globe, placé à 2 pieds au-dessus de la maisonnette, pouvait se déplacer horizontalement, et indiquait les mille ; tandis que les trois premiers globes placés sur trois lignes verticales, représentaient les unités, les dizaines et les centaines. Mais il était difficile de distinguer à distance, les places de ces globes, ce qui ne faisait que très-imparfaitement reconnaître les nombres désignés.

M. de Saint-Haouen voulut alors, au lieu de chiffres, former des signaux, comme dans le système Chappe, en plaçant ses boules d’osier dans des positions diverses. Mais ces figures avaient trop de ressemblance entre elles, pour être facilement reconnues à une grande distance.

Le télégraphe de nuit du même inventeur consistait à remplacer les globes par des lanternes.

Tel est le système qui fut établi sur 12 stations, de Paris à Orléans. L’expérience solennelle en fut faite le 17 août 1822, à 10 heures du soir, en présence des commissaires choisis par le gouvernement. Ces commissaires, qui s’étaient placés à la première station, sur la butte Montmartre, adressèrent à Orléans une question très-courte. Ils attendirent vainement la réponse pendant deux heures, et se retirèrent, pour adresser au gouvernement un rapport, qui fit rejeter sans retour cet insuffisant système.

Le vigigraphe est une autre invention télégraphique, qui a occupé assez longtemps l’attention publique. Cet instrument que l’on voit représenté ici (fig. 17), d’après le dessin qu’en a donné Ignace Chappe dans son Histoire de la télégraphie, se composait d’une échelle AB, placée verticalement, portant deux traverses fixes CD, et une troisième traverse mobile EF, qui pouvait monter et descendre le long de l’échelle. Un disque G, placé de l’autre côté de l’échelle, pouvait également monter et descendre dans toute la longueur de la même échelle.

Fig. 17. — Le vigigraphe ou sémaphore.

Les différentes positions du disque mobile et de la traverse brisée, c’est-à-dire le voyant rond, et le voyant brisé, servaient à indiquer les chiffres. Le voyant rond G, placé au-dessus de la traverse CD, indiquait le zéro ; le voyant brisé EF, porté à la même place, exprimait l’unité. L’isolement égal des deux voyants marquait 2 et 3. Placés au-dessous de la traverse supérieure, ils indiquaient les chiffres 4 et 5 ; au-dessus de cette traverse, 6 et 7 ; au