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Fig. 27. — Expérience de téléphonie faite au Champ-de-Mars par François Sudre en 1829 (page 71).


eu lieu aujourd’hui, à Vincennes, en présence de M. le duc de Montpensier, de M. le général Gourgaud, président du comité d’artillerie, et de plusieurs autres officiers généraux et supérieurs. On avait mis à la disposition de M. Sudre huit pièces d’artillerie qu’on avait placées en avant de la porte sud du château. L’élève de M. Sudre, qui devait interpréter les ordres, était derrière les buttes du polygone. Tous les ordres transmis avec une grande rapidité et sans autre auxiliaire que le canon, ont été interprétés avec la plus scrupuleuse fidélité ; et, lorsque la séance a été terminée, S. A. R. ainsi que les généraux ont témoigné toute leur satisfaction à M. Sudre. »

C’était un progrès immense pour la télégraphie militaire, que cette réduction à l’unité. Tous les éléments de la téléphonie ont pu dès lors être appropriés à cette nouvelle combinaison. Aujourd’hui, on peut employer alternativement, selon les circonstances, une note, un coup de canon, un roulement de tambour, un fanal, un signe quelconque.

En 1850, des expériences de ce système ainsi simplifié, furent exécutées par François Sudre à une distance double de celle qui avait été choisie dans les essais faits avant cette époque.

Le 3 mars 1850, un journal rendait compte de ces expériences en ces termes :

« Des expériences de télégraphie acoustique ont été renouvelées jeudi au Champ-de-Mars. Il s’agissait, cette fois, de savoir si des ordres partant de l’École militaire pouvaient être communiqués au moyen de plusieurs postes de clairons, échelonnés de distance en distance, au village de Rueil, éloigné de dix kilomètres du point de départ.

« Le succès le plus complet a été obtenu. Voici le texte des ordres que M. le général Guillabert a donnés à M. Sudre :

« Gardez-vous sur votre flanc gauche.

« Nous sommes attaqués par des forces supérieures.

« Envoyez-nous de l’artillerie. »

De son côté, l’officier d’état-major, qui était à Rueil, a transmis au général Guillabert les deux ordres suivants :