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Fig. 161. — Vue extérieure d’une poudrière française.


pour construire les magasins à poudre.

Il faut ajouter que depuis la catastrophe d’Essonne, on a renoncé, en France, à réunir dans un même lieu tous les ateliers de fabrication de la poudre. Au Bouchet la fabrication de la poudre est répartie entre plusieurs ateliers, établis dans autant de bâtiments, que l’on a soin de tenir éloignés les uns des autres d’une distance de 50 mètres à 100 mètres. Dès lors un bâtiment peut sauter sans compromettre toute la manufacture.

Tout autour des poudrières, et à une certaine distance, on bâtit un mur d’enceinte assez haut pour qu’il soit difficile de l’escalader.

Aujourd’hui les poudrières sont bâties autant que possible à 1 000 mètres environ de toute habitation où l’on fait du feu. Autrefois, au contraire, on trouvait souvent des poudrières établies au sein des villes, même en temps de paix. Il a fallu des désastres nombreux et terribles, pour qu’on renonçât à cette habitude funeste.

Depuis l’invention de Franklin, les poudrières sont munies de paratonnerres, et le danger de sauter par l’action de la foudre est ainsi écarté. En 1867, l’Académie des sciences de Paris a publié une nouvelle instruction destinée à poser les règles pour l’établissement des paratonnerres sur les poudrières[1]. Ces instructions prescrivent de placer les paratonnerres, non sur l’édifice même, mais en dehors. C’est la disposition qui est représentée sur la figure 161, où l’on voit quatre paratonnerres plantés aux quatre angles et à une certaine distance de l’édifice. Cependant on place quelquefois, en France, la tige du paratonnerre sur la poudrière même : c’est la disposition qui est représentée sur la figure 162 (page 269).

On ne pénètre dans les poudrières qu’avec des sandales de feutre. Le sol intérieur est recouvert d’une natte. On évite ainsi l’apport

  1. Voir notre ouvrage : l’Année scientifique et industrielle 12e année (1867), pages 192-196.