Page:Figuier - Les Merveilles de la science, 1867 - 1891, Tome 3.djvu/618

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

perméable du sol, et sur les parties du champ qui fournissent de l’eau en plus grande quantité. C’est en procédant ainsi qu’on se rendra compte des accidents de terrain, des difficultés qui pourront se présenter dans l’exécution des travaux, enfin de la profondeur et de l’écartement que devront avoir les drains, pour qu’ils produisent le plus grand effet possible, avec la moindre dépense relative. Dans toutes ces recherches pratiques, il faudra songer toujours qu’il importe d’enlever au sol la plus grande quantité d’eau que l’on pourra, et ne point laisser subsister, même à une grande distance de sa surface, des nappes d’eau provenant des terres élevées.

Quand la reconnaissance du sol est ainsi achevée, on procède, ou l’on fait procéder par un homme spécial, au lever du plan, et au nivellement de la terre à drainer. On arrive ainsi à bien connaître les hauteurs respectives, par rapport à l’horizon, des différents points du terrain : cette détermination des points culminants et des points les plus bas est très-essentielle.

Passons au mode d’exécution des travaux.

Piquetage des travaux sur le terrain. — Le plan du drainage a fait connaître la position à donner à tous les drains de la pièce de terre, et la situation de ces drains par rapport au contour du champ, ou à divers points de repère, comme des clôtures, des fossés, des arbres, etc. Le contre-maître retrouve ainsi facilement l’emplacement des drains tracés sur le plan, en s’aidant de la chaîne d’arpenteur.

On indique provisoirement les lignes de drains sur le terrain, par des jalons portant des morceaux de papier diversement colorés. Nous disons provisoirement, parce que ces jalons peuvent être dérangés par accident. On les remplace bientôt par de forts piquets en bois, qu’on enfonce à coups de maillet, de manière que leurs têtes soient toutes à la même hauteur au-dessus du fond des tranchées. Cette hauteur doit être égale à la profondeur de la tranchée, augmentée de 0m,10 ou 0m,20. On les numérote, de peur de confusion, et la distance qui les sépare l’un de l’autre ne doit pas dépasser 50 mètres.

Ouverture des tranchées. — L’opération à laquelle on procède après le piquetage des travaux, c’est l’ouverture des tranchées. Pour atteindre la plus grande économie possible il faut donner aux tranchées de très-petites dimensions. Elles doivent être très-étroites du bas, pour rendre la pose des tuyaux plus facile, plus régulière et plus solide, et pas plus larges en haut qu’il n’est strictement nécessaire. La largeur de la tranchée au sommet et l’inclinaison des talus, doivent être telles que l’ouvrier puisse descendre et se tenir à une distance de 0m, 80 du fond et atteindre à la profondeur adoptée avec des outils appropriés.

Les figures 446, 447, 448, 449, 450 représentent les profils de différentes tranchées de drainage avec les dimensions relatives de leur section. Ces dimensions ont été prises sur différents travaux exécutés.

Les travaux de déblai doivent être faits de manière que les eaux que l’on peut rencontrer, ou celles qui tombent du ciel pendant le travail, ne puissent gêner et interrompre les ouvriers. Pour cela, on creuse d’abord dans les parties les plus basses du champ. On commence à l’embouchure du collecteur, pour chaque système de drains, et on avance vers les parties supérieures. Puis on creuse, en allant de bas en haut, tous les petits drains qui s’y rattachent. C’est ainsi que l’on ménage aux eaux un écoulement facile et non nuisible pendant les travaux.

Les instruments employés pour creuser les tranchées, ont une forme simple, mais spéciale, et qui varie, de même que le travail, selon la nature et la manière d’être du terrain. Nous allons passer successivement en revue les divers cas qui peuvent se présenter dans le creusement des tranchées, en supposant que les conduits de ces tranchées doivent être des tuyaux.