Page:Figuier - Les Merveilles de la science, 1867 - 1891, Tome 3.djvu/716

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employées dans de petite bassins et rigoles pour les essais d’élevage à l’extérieur.

« Une dérivation, munie en tête d’un double vannage, dans le premier bief de la branche de Huningue du canal du Rhône au Rhin, prend les eaux du fleuve et les amène aux bâtiments à un niveau de 1 mètre environ supérieur à celui des sources, ce qui permet de les utiliser soit directement dans des appareils ou des bassins, soit comme force motrice. Le volume ainsi puisé dans le Rhin peut varier de 50 à 300 litres par seconde, et rentre dans le canal au sortir de l’enclos de la pisciculture. Ces eaux offrent l’inconvénient d’être très-fréquemment troubles et de se congeler aisément dans les rigoles découvertes. En attendant qu’une conduite souterraine et des moyens de filtrage soient autorisés, on les fait passer à travers des bassins pour qu’elles y déposent une partie des matières en suspension. Elles sont en outre déversées dans quelques rigoles et locaux affectés aux essais d’élevage extérieur.

« Les eaux du ruisseau de l’Augraben, qui traverse diagonalement tous les terrains, et dont on avait cru pouvoir tirer un parti avantageux dans l’origine, ne sont que d’un très-médiocre secours. Presque à sec en été, torrentiel et trouble à la suite des pluies, ce ruisseau n’a pu servir, jusqu’à présent, qu’à alimenter quelques bassins de faible capacité, pour l’alevinage extérieur.

« Les parties basses du sol qui formait autrefois l’un des bras du Rhin sont occupées par des eaux stagnantes, à niveau variable, que l’on a dû chercher à évacuer le plus possible, par mesure de salubrité, au moyen de curages. Elles servent provisoirement de retraite aux grenouilles employées pour nourrir les alevins.

« Les bâtiments comprennent, savoir ; Un grand édifice principal, commencé en 1853, terminé en 1856, puis restauré en 1859 ; sa longueur est de 48 mètres et sa largeur est de 11 mètres ; deux hangars, construits en 1858 et 1859, symétriquement posés d’équerre sur le précédent, à ses extrémités, ayant chacun 60 mètres de longueur et 9 mètres de largeur ; en avant de ces hangars, deux maisons de garde, élevées en 1859 à l’entrée principale et formant le quatrième côté du carré au centre duquel est une cour avec quelques plantations et deux petits bassins derrière le bâtiment principal un hangar ajouté en 1858 et servant de magasin.

« Au milieu du bâtiment principal se trouve un pavillon, contenant au rez-de-chaussée : par-devant, le laboratoire destiné aux opérations qui réclament des soins particuliers ou qui sont entreprises pour des expériences ; derrière, d’un côté le bureau des employés avec les archives et les collections, de l’autre, une salle d’outils et de matériel, l’escalier entre ces deux pièces avec issue vers la cour postérieure. Au premier étage est situé le logement du régisseur. De part et d’autre du pavillon central, le bâtiment, sous forme de hangar largement éclairé, est surmonté, aux deux extrémités, d’un petit étage où logent le régisseur adjoint et l’explorateur. Dans le hangar, dont les ailes communiquent entre elles, au-dessous du pavillon du milieu, sont les appareils d’incubation. Les eaux de source entrent par un bout, parcourent trois rigoles maçonnées, en contrebas du sol, et surmontées d’autres rigoles à hauteur d’appui. Les eaux du Rhin suivent l’une des faces longitudinales, à leur niveau naturel dans une rigole maçonnée, tandis que la face opposée est bordée d’auges en maçonnerie avec cascades. Des réservoirs contenant à une certaine hauteur les eaux de source permettent de les distribuer dans les rigoles supérieures. Tous les appareils d’incubation de ce bâtiment ont conservé le type primitif de rigoles à courant continu, mais dans lesquelles les œufs sont déposés sur des claies de baguettes de verre.

« Le bâtiment à droite, en retour sur l’édifice principal, est un grand appareil d’incubation. Les eaux de source y coulent dans trois rigoles maçonnées, en contre-bas du sol, et susceptibles de recevoir des claies. Ces rigoles sont surmontées, dans tout leur développement, d’appareils à cascades avec auges en poterie et claies semblables à ceux du Collége de France. Des réservoirs supérieurs contiennent les eaux de source distribuées par des tuyaux et des robinets dans toutes les auges.

« À l’extrémité amont de ce bâtiment, sont posées deux petites turbines, mises en mouvement par les eaux du Rhin, et faisant marcher deux pompes qui montent les eaux de source dans les réservoirs.

« Les eaux du Rhin, conduites à leur niveau naturel dans une rigole maçonnée, longent l’une des faces intérieures du bâtiment de droite pour se rendre dans l’édifice principal et dans le bâtiment de gauche. Elles peuvent, à volonté, être dirigées sur les appareils d’éclosion, au cas où les eaux de source viendraient à manquer.

« Le bâtiment symétrique du précédent sur la gauche a été construit pour recevoir simultanément des appareils d’incubation et des bassins maçonnés, pour les essais d’élevage par la stabulation dans de petits espaces, ainsi que pour les essais d’acclimatation des espèces étrangères exigeant des soins tout particuliers. On a placé à l’extrémité amont deux turbines avec pompes, servant tout à la fois à remplacer momentanément les turbines de droite, en cas de dérangement du mécanisme pendant la période des incubations, et à fournir une alimentation spéciale pour les bassins d’élevage.

« Les deux maisons de garde placées des deux côtés de l’entrée principale, ayant des dimensions analogues à celles des éclusiers des canaux, contiennent les logements de ces deux agents préposés à la surveillance de détail dans l’établissement, aidant aux récoltes et aux distributions au dehors.

« Le petit bâtiment économique, en arrière du