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pour venir commander les roues O, et par conséquent agir sur les tiges I, K, pour élever ou abaisser à volonté et simultanément les deux charbons dans les expériences d’optique, où il est important de centrer le point lumineux sans interrompre la fonction de l’appareil.

Une clef à trou carré se place sur l’axe N ou sur l’axe des pignons R, lorsqu’on veut agir sur le ressort du barillet, ou lorsqu’on veut mettre les pignons en prise avec les roues O.

Un ressort-boudin placé sur l’axe des pignons R, sert à repousser ces pignons hors de prise lorsqu’on n’agit plus sur eux.

Des galets servent à guider les tiges I, K et à rendre leur mouvement très-doux,

V, pince à genouillère, permettant d’agir directement sur le porte-charbon H, de manière à mettre les deux pointes de charbon bien exactement en face l’une de l’autre.

N, borne pour le fil négatif de la pile.

P, borne pour le fil positif.

X, tige verticale conduisant le courant de la borne P à la colonne J.

Y, galet pénétrant par une ouverture dans la colonne J, et maintenu constamment en contact avec la tige I au moyen d’un ressort, de manière à assurer la communication entre cette colonne et cette tige.

Les bornes N, P, la tige X et la colonne J, sont isolées au moyen de rondelles en caoutchouc.

Voici comment marche le courant dans ces différentes pièces.

Entrant par la borne P, il suit le chemin X, J, I, V, H, H′, K, passe dans la bobine l, et sort par la borne N. Quand il ne circule pas, les deux charbons sont maintenus l’un contre l’autre par l’action du ressort du barillet ; mais, aussitôt que le circuit électrique est fermé, la bobine attire la tige K, dont le mouvement combiné avec celui de l’autre tige J détermine l’écart des charbons et la production de l’arc voltaïque.

Pour que ces phénomènes se produisent, il faut que la force attractive de la bobine l’emporte un peu sur l’action du ressort antagoniste du barillet, ce qu’on obtient facilement en tendant plus ou moins celui-ci.

Lorsque le ressort est trop tendu, les deux charbons restent serrés l’un contre l’autre ou sont trop rapprochés pour produire une lumière d’une intensité suffisante ; si, au contraire, il n’est pas assez tendu, l’action de la bobine devient trop prédominante, et, par suite, l’écart des charbons étant trop grand, l’arc voltaïque est trop faible.


CHAPITRE XXXV

appréciation et avenir de la lumière électrique.

En voyant la puissance de la lumière électrique, il n’est personne qui ne se demande quel est l’avenir qui lui est réservé, et qui n’espère voir bientôt les lampes électriques employées pour les besoins de l’éclairage public et privé. Cette question mérite d’être soumise à un examen attentif.

C’est une erreur de croire, avec bien des personnes, que l’obstacle qui arrête l’application de l’électricité à l’éclairage, provienne de la dépense qu’elle entraînerait. Cette dépense est médiocre. Comparée à l’effet lumineux produit, elle est même notablement inférieure à celle de nos modes habituels d’éclairage. L’obstacle qui s’oppose à l’adoption de la lumière électrique réside dans ses propriétés mêmes, qui ne se prêteraient point aux conditions habituelles de l’éclairage.

Ce qui distingue la lumière électrique de toutes les autres sources lumineuses, c’est qu’elle a pour effet de concentrer, de retenir au même point une quantité prodigieuse de rayons lumineux. Ceci exige une explication.

La lumière qui prend naissance dans les modes d’éclairage ordinaires, dans la combustion de l’huile, des bougies, etc., ne concentre pas sur un même point tous les rayons lumineux qui en émanent ; elle se dissémine dans l’air dès le moment de sa production. Une lampe à huile transporte sa lumière jusqu’à la distance d’une lieue, par exemple. Mais réunissez deux lampes à huile d’une égale intensité, elles