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venons de décrire, règne un premier mur d’enceinte, très-élevé. Derrière est le chemin de ronde. Enfin, une seconde enceinte, semblable à la première, entoure l’établissement.

La maison de l’administration comprend : le cabinet du directeur I, le greffe G, la panneterie H, les magasins M, le corps de garde C, la salle des morts, les salles provisoires de dépôt D, où l’on enferme les arrivants dans la petite cabine en planches jusqu’à ce que leurs cellules soient disposées pour les recevoir ; enfin, la cuisine B, d’où partent, sur des rails, les chariots contenant les rations alimentaires des détenus ; U est une usine à gaz destinée spécialement au service de la prison.

Tel est le local immense, d’une contenance de 50 000 mètres cubes, divisé en des milliers de petites parties, qu’il s’agissait de chauffer avec une égalité complète de température, tout en maintenant l’indépendance des services, la surveillance parfaite des appareils et la centralisation du travail. Jamais problème plus difficile ne fut proposé aux entrepreneurs de chauffage.

En 1843, on ouvrit un concours pour le chauffage de la prison Mazas. Deux mémoires seulement furent présentés : l’un par M. Philippe Grouvelle, l’autre par M. Léon Duvoir-Leblanc.

Une commission de seize savants, présidée par François Arago, fut chargée de prononcer sur les plans proposés. Après des débats et des expériences qui durèrent fort longtemps, la commission donna la préférence à celui de M. Grouvelle.

Le système de M. Duvoir-Leblanc était basé sur la méthode de la circulation d’eau chaude à air libre. Il aurait fallu construire un fourneau dans chaque aile de la prison, et un autre dans les bâtiments de l’administration. On aurait eu ainsi sept calorifères à diriger et à pourvoir séparément de combustible. On comprend combien la comptabilité, la surveillance, le personnel du chauffage, auraient été compliqués : la dépense totale en aurait été fort accrue. Le plan de M. Duvoir fut donc écarté.

M. Grouvelle, dont le projet avait été accueilli, établit un seul foyer, placé sous le poste des gardiens, dans la salle centrale, et il chauffa d’un seul coup toute la maison, à l’aide des appareils que nous allons décrire.

Faisons d’abord connaître le principe de ces appareils.

Fig. 216. — Principe du chauffage à vapeur et à eau par le système mixte de M. Grouvelle.

Si dans un vase AA (fig. 216), plein d’eau et muni d’un circuit de tuyaux, FEG, à la manière des calorifères à circulation d’eau