Page:Figuier - Les Merveilles de la science, 1867 - 1891, Tome 4.djvu/374

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Les ventilateurs mécaniques sont d’une installation facile. Ils n’exigent pas la construction de hautes cheminées, comme les foyers d’appel. Mais leur principal avantage à nos yeux, c’est qu’ils peuvent produire aussi bien le refoulement de l’air pur dans les salles, que l’extraction de l’air vicié par appel.

Ce serait une tâche très-longue que de décrire les nombreux appareils qui ont été proposés, ou qui sont en usage, pour produire la ventilation mécanique. C’est surtout dans les mines que ces appareils sont employés.

Pour fixer les idées, nous décrirons le plus ancien de ces ventilateurs, c’est-à-dire la pompe aspirante à pistons, telle que la représente la figure 247.

Deux cylindres semblables au cylindre C C, construits en bois et cerclés de fer, recouvrent, chacun par leur fond, l’ouverture supérieure du puits d’aérage, P. Un piston A se meut de haut en bas dans chaque cylindre. Le fond du cylindre est muni de soupapes S′, S′, qui s’ouvrent lorsque le piston remonte et produisent l’aspiration ; elles se ferment au moment de la descente du piston. Alors, d’autres soupapes, S, S, percées dans le piston même, laissent écouler au dehors l’air contenu dans le cylindre.

Une machine à vapeur verticale, V, donne le mouvement alternatif aux pistons, par la transmission d’une chaîne plate, G, passant sur une poulie à grand rayon, H. Des contre-poids B, B équilibrant exactement le poids, font que ces soupapes s’ouvrent par la plus légère pression de l’air aspiré.

Les machines aspirantes ou soufflantes sont en usage dans plusieurs mines de l’Europe.

Nous devons ajouter que ces pompes peuvent fonctionner à volonté comme machines aspirantes ou comme machines soufflantes. Par une simple modification dans les soupapes, on peut faire servir ces pompes à injecter de l’air par refoulement, ou à attirer l’air de la mine par aspiration.

Les autres systèmes de ventilation mécanique employés dans les mines, sont les cloches plongeantes qui fonctionnent dans les mines du Hartz, — la vis aspirante de Motte que nous décrirons en son lieu, parce qu’elle est en usage pour les ventilateurs des édifices et des habitations privées, — les vis aspirantes du même système, construites par Sabloukoff et par Lesoinne ; — le ventilateur à ailes courbes de M. Combes ; — la roue pneumatique de Fabry, etc., etc.

Nous nous bornons à mentionner par leurs noms les différents ventilateurs en usage dans les mines. Nous sortirions de notre cadre, si nous entrions dans l’examen particulier de ces appareils qui appartiennent spécialement à l’art métallurgique. Nous décrirons plus loin les appareils mécaniques qui servent à opérer par refoulement d’air la ventilation des édifices, des établissements publics et des maisons particulières. Pour le moment, nous avons dû nous contenter de poser le principe général de la ventilation par refoulement opérée au moyen d’aspirateurs mis en action par un agent mécanique, et à citer comme exemple à l’appui les machines soufflantes des mines.


CHAPITRE VI

comparaison entre les deux systèmes de ventilation par appel et de ventilation par refoulement d’air. — supériorité du système par refoulement. — mauvais effets de l’air aspiré ; bons effets de l’air insufflé. — réfutation de l’opinion de m. le général morin.

Des deux modes de ventilation que nous venons de décrire, la ventilation par appel au moyen d’un foyer, et le refoulement de l’air par un appareil mécanique, quel est celui qu’il faut préférer pour le renouvellement de l’air dans les habitations privées et les édi-